vendredi 28 août 2009

Lettre du Président Bruno Amoussou et de Lazare Sèhoueto au Président Yayi

Bruno Amoussou & Lazare Sèhouéto
04 BP 0763 Cotonou
A Son Excellence
M. le Président de la République,
Chef de l’Etat,
Chef du Gouvernement
Cotonou
Objet : Lutte contre la corruption et l’impunité
Monsieur le Président de la République, Nous avons l’honneur d’attirer votre haute attention sur la déclaration liminaire du député Rachidi Gbadamassi lors de sa « conférence de presse » du 6 Août 2009. Evoquant plusieurs affaires de corruption et exhibant des documents à l’appui de ses affirmations, il vous demandait, avec insistance, de prendre vos responsabilités et d’éviter de faire preuve de complaisance. Cette demande avait déjà été formulée par des ministres et reprise dans des journaux généralement favorables aux thèses du gouvernement. Le député Gbadamassi a en outre fait observer que d’anciens ministres et ministres d’Etat, aujourd’hui députés, seraient impliqués dans ses affaires et s’abriteraient sous le couvert de leur immunité parlementaire pour échapper à la justice et aux sanctions.
Aussi vous prions-nous, en nos qualités d’anciens ministres et de députés, de bien vouloir vous saisir de tous les dossiers en cause, notamment celui relatif au crédit-relais contracté par la SONAPRA et celui concernant l’achat de groupes électrogènes usagés par la SBEE. La saisine urgente de la justice, par vous, crédibiliserait votre combat contre l’impunité et permettrait de situer les responsabilités. Très attachés, comme vous, à la bonne gouvernance de notre pays, à la saine gestion des finances publiques et à la lutte contre l’impunité, nous vous assurons de notre soutien dans toute action que vous engagerez pour châtier les pilleurs de l’économie et les corrompus.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos meilleurs sentiments.

lundi 17 août 2009

Editorial de l'Abbé André QUENUM, DP du Journal Catholique LA CROIX DU BENIN

Pouvoir personnel

«Dans notre pays, la situation actuelle n’est donc pas une fatalité mais le résultat de l’action des animateurs de la vie publique que nous sommes», a avoué Bruno Amoussou dans son discours d’ouverture au 2e congrès ordinaire du Parti social démocrate (Psd), un discours qui mérite d’être mieux connu. Et il en déduit plus loin : «En 2011, nous solliciterons le peuple pour qu’il confie le pouvoir, non à un homme solitaire, mais à une équipe. Nous nous engagerons sur un Programme porté par un groupe qui garantit la pérennité et non une vision dont l’application dépend de l’humeur de son unique géniteur». Ses remarques expliquent certaines des causes politiques des difficultés de l’actuel pouvoir tout en indiquant les solutions envisagées par le Psd. Chez les politiciens de tous bords, le problème du pouvoir personnel au détriment de la force des principes est l’une de ces causes.
Par exemple, pour améliorer sa gestion, le pouvoir actuel peut-il ne pas remettre en cause sa conception du pouvoir conquis et géré par un homme, sans vraiment savoir s’entourer d’une équipe coordonnée et sans se doter d’une vision au sein de laquelle les idées et les principes sont plus forts que les «humeurs»? Or, le régime cherche la réélection sans cette profonde remise en cause.
De son côté, Bruno Amoussou dénonce avec justesse ce problème majeur, et veut le résoudre à partir des partis politiques. Or, est-il possible pour un parti comme le Psd de renouveler entièrement ses plus hautes instances dirigeantes sur la base d’une compétition des idées ? Le congrès ne nous permet pas de répondre par l’affirmative. Sans avoir fait leurs preuves au niveau de leurs partis respectifs, comment les G et F peuvent-ils le faire au niveau national ?
Vu le fléau du pouvoir personnel, qui s’engagent effectivement «sur un Programme porté par un groupe qui garantit la pérennité et non une vision dont l’application dépend de l’humeur de son unique géniteur» ? Le pouvoir personnel est le pire ennemi de notre avenir collectif, et curieusement aussi, des ambitions individuelles.

Abbé André S. Quenum

Chronique

L’inoxydable Amoussou

Bruno Amoussou rempile à la tête du Parti social démocrate. Sans surprise, le Psd a reconduit son leader naturel pour gérer son destin. La mise à l’écart du renard aura été un cataclysme politique, une vraie révolution. Le Psd a préféré enterrer l’incertitude grossissante sous la cendre de la polémique. Depuis toujours, le président de ce parti a été proclamé seul homme capable de faire bouger les lignes. Le deuxième congrès ordinaire a validé le mythe Amoussou. L’homme pouvait d’ailleurs s’exciper du soutien de l’opinion au Psd. Et cette opinion n’a pas omis de mouler le choix des congressistes. Le Psd a appris à vivre avec le dadjè national, à obtenir de grandes victoires politiques sous son parapluie, à hurler maintenant les dérives du changement et à brûler les vaisseaux cauris.

Cette élection de Bruno Amoussou dégage à première vue un parfum d’inachevé, puisque l’homme forclos pour la présidentielle aurait dû passer le témoin et donner le pouvoir à la relève. Ainsi, les compagnons longtemps soumis à l’apprentissage et coincés dans un second rôle devraient profiter du retrait du prélat et dire la messe. Le nouveau sermon sera conçu pour justifier leur maturité. Mais l’ouverture de l’ère post Amoussou est avortée et le Psd, cimenté dans le réflexe du renard va encore coller à ses habitudes de glapissement et confier son souffle à son leader.

La décision de Bruno Amoussou de prolonger son séjour sur les cimes du Psd n’est politiquement pas aussi gratuite que n’affichent les tendances superficielles et la glose développée sous le parrainage de la banalité. Le président du Psd ne pouvait abandonner le navire dans cette période de turbulence politique. C’est lui qui donne du souffle et de l’espoir à ses partisans dans les combats politiques. Comme Rosine Soglo, elle aussi septuagénaire, Amoussou a engrangé une impressionnante expérience politique dont a besoin le Psd pour les cruciales joutes de 2011. Le Couffo, fief du renard, n’a jusqu’ici pas démenti cette réputation même si de timides percées des adversaires politiques de l’ancien président de l’Assemblée nationale font babiller certains ambitieux.

En décidant de se faire reconduire à la présidence du Psd alors que persistent les sirènes de la retraite, Bruno Amoussou dans son nouveau statut de non présidentiable en raison de l’âge interdit, a élégamment montré son attachement à ce Psd qui n’est en réalité qu’un de ses produits politiques. Le poste de président de la République n’apparaît plus comme la finalité de l’entreprise politique de Bruno Amoussou avec cette volonté du renard de continuer, même hors course, de garder l’étendard du Psd. Le renouvellement de l’engagement politique en faveur de l’épanouissement du parti le met d’emblée au cœur des grandes sensations.

Amoussou vient simplement de s’offrir des étoffes de leader tenace, ayant en grippe tout élan d’abdication dans le combat politique. Il a des atouts pour sauvegarder la mobilisation Psd dans le fief historique. Des atouts, mais aussi des arguments à faire valoir dans la croisade anti cauri des G et F. La présidence du Psd lui permet de conserver une notoriété politique dont l’effet sur la troupe devrait être utilisé pour décanter le cafouillage semé par les rumeurs servies dans les flacons des poisons politiques.

Et puis, Bruno Amoussou s’est fait élire sur le trône du Psd, un peu comme pour dire " je suis en forme et il faut compter avec moi pour 2011 ".

Sulpice Oscar GBAGUIDI du Journal Fraternité du 10 / 08 / 2009

Articles A/S lettre à Me YANSUNU

Suite à ses accusations de détournement de deniers publics
Amoussou demande à Yansunu de lui intenter un procès
Dans une correspondance qu’il a adressée à l’avocat communiste, Me Magloire Yansunu qui l’accusait sur le plateau de Golfe Télévision, le dimanche 09 août dernier de détournement de deniers publics, Bruno Amoussou, président du Parti Social Démocrate l’invite à entreprendre contre sa personne les actions requises pour la récupération des sommes présumées. Ce serait précise le leader du Psd, l’occasion de lui infliger les sanctions afin qu’il serve d’exemple à ses autres concitoyens.
Ludovic AGBADJA du journal le Progrès

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B.Amoussou lance un défi à Me Yansunu
Le président du Parti social-démocrate (Psd), Bruno Amoussou, a écrit à Me Magloire Yansunu pour lui demander d’engager des poursuites contre sa personne, s’il a les preuves de ses déclarations. La balle est alors dans le camp de l’avocat communiste.
Au cours de sa dernière sortie médiatique, Me Magloire Yansunu demandait au président du Parti social-démocrate (Psd), Bruno Amoussou, de restituer les sommes qu’il a volées à l’Etat béninois. Ce dernier, dans une démarche sage, recommande à son accusateur de prendre des dispositions nécessaires pour engager les poursuites judiciaires contre lui, afin de récupérer les fonds dont il a connaissance. Pourquoi, le chef de l’Etat n’a pas publié les résultats des audits qu’il a commandités lui-même pour vérifier la gestion des anciennes autorités de ce pays ? Les Béninois veulent avoir une réponse claire à cette question. C’est dire en tant qu’avocat, Me Yansunu devrait s’assurer d’un minimum de preuves, avant de faire une telle déclaration. Sans cela, ses propos peuvent être interprétés autrement. Etait-il en mission pour le pouvoir en place? Curieusement, c’est juste 24 heures après l’ouverture du 2e congrès du Psd où il y a eu des attaques contre les dérives du pouvoir en place qu’il est allé tenir ses propos sur la télévision Golf Tv. (Lire sa lettre)
Jules Yaovi Maoussi du journal la nouvelle tribune

dimanche 16 août 2009

Lettre à Me Yansunu

Bruno AMOUSSOU Cotonou le 14 Août 2009
04 BP 0763
Cotonou à
Maître Magloire Yansunu
Avocat à la Cour
Cotonou

Cher Maître,

J’ai été informé qu’au cours de l’émission « Questions d’actualité » que vous aviez animée le 9 août sur Golfe télévision, vous m’avez invité à restituer des sommes que j’aurais détourné aux dépens des finances publiques.
Je vous sais, comme moi, engagé dans le combat contre l’impunité. Par delà les déclarations médiatiques, qui sont souvent inspirées par des considérations politiques, l’engagement d’actions effectives contre les auteurs des détournements de deniers publics à leur profit constitue le plus grand service que chacun de nous peut rendre à notre peuple.
Compte tenu de votre profession de foi politique marxiste-léniniste et de votre profession d’avocat, je vous prie d’entreprendre à mon encontre les initiatives qui permettraient la récupération des sommes dont vous avez connaissance et qui me feraient infliger les sanctions que je mérite afin que cela serve d’exemple aux autres citoyens.
Veuillez agréer, Cher Maître, l’expression de mon engagement à vous accompagner dans l’assainissement de la gestion des finances publiques dans notre pays.

lundi 10 août 2009

La cérémonie d'ouverture du congrès en image

























Le nouveau bureau exécutif du PSD

BUREAU EXECUTIF NATIONAL DU PARTI SOCIAL DEMOCRATE

N° Fonctions Noms


01 Président AMOUSSOU Bruno
02 1er Vice Président GOLOU Emmanuel
03 2ème Vice Président AGBANGLA Eusèbe
04 3ème Vice Président TARO CHABI ADAM Bintou
05 4ème Vice Président DEGBEY Jocelyn
06 5ème Vice Président SOHOUNHLOUE Coco Dominique
07 Secrétaire Général MONTCHO Théophile
08 Secrétaire Général Adjoint SOGADJI Alphonse
09 Trésorier Général GANGNITO Patrice
10 Trésorier Général Adjoint DANDOGA Nicolas
11 Secrétaire National à la Formation Politique TCHOKODO Gabriel
12 Secrétaire National Adjoint à la Formation Politique DEGBEKO .A.F. Richard
13 Secrétaire National à l’Organisation GBOLIN Basile
14 Secrétaire National Adjoint à l’Organisation SOSSOUKPO Léopold
15 Secrétaire National aux Relations Extérieures BIAOU Olouchègoun Judicaël
16 Secrétaire National Adjoint aux Relations Extérieures IKO AFE Carole
17 Secrétaire National aux Relations Internes HOUINOU Clément
18 Secrétaire National Adjoint aux Relations Internes SEWA Joachim
19 Secrétaire National à la Communication HOUNGBEDJI Stanislas
20 Secrétaire National Adjoint à la Communication BEO AGUIAR Didier Céphise
21 Secrétaire National aux Affaires Sociales et Culturelles AFOUDA Clotilde
22 Secrétaire National Adjoint aux Affaires Sociales et Culturelles MANGAZI Fousséni
23 Secrétaire National à l’Organisation des Femmes TOUKOUROU Rissicatou
24 Secrétaire National Adjoint à l’Organisation des Femmes
DATO Victorine
25 Secrétaire National à l’Organisation des Jeunes
SOSSOU Casimir
26 Secrétaire National Adjoint à l’Organisation des Jeunes AHYI Jocelyn
27 Secrétaire National à la Décentralisation et aux Relations avec les Elus Locaux AKAKPO Paul
28 Secrétaire National Adjoint à la Décentralisation et aux Relations avec les Elus Locaux MOUTOUAMA Barthélémy
29 Secrétaire National aux relations avec les Organisations Sociales TOSSOU Gabriel
30 Secrétaire National Adjoint aux relations avec les Organisations Sociales SETOUKPATIN Appolinaire
31 Secrétaire National aux Elections EDAYE Jean Baptiste
32 Secrétaire National Adjoint aux Elections HOSSOU Nestor
33 Secrétaire National aux Relations avec la Diaspora ALLAVO Gino
34 Secrétaire National Adjoint aux Relations avec la Diaspora d’ALMEIDA Laurence


Présidents de Commissions Centrales

35 Plan Economie et Finances SOVISSI Simon
36 Production Environnement et Echanges SABI Sabidaré Daniel
37 Affaires Sociales, Culturelles, Jeunesse et sport HOUNNOU Martial
38 Politique Générale, Affaires Etrangères et Défense AHOLOU Jean
39 Loi et Règlement des Litiges MAGNIDE Michel
40 Formation, propagande et communication TOGNIGBAN Etienne
41 Réformes administratives et institutionnelles MONGUEDE Appolinaire

Discours d'ouverture du Congrès du PSD

Au nom des militants du Parti Social Démocrate ici réunis en congrès et des membres de sa direction, je vous remercie de nous honorer de votre présence et de venir ainsi nous soutenir et nous encourager dans la dure bataille que nous menons, depuis deux décennies, au côté de notre peuple et de ceux d'autres contrées d'Afrique et du monde.
Cette marque d'attention n'est en réalité que la manifestation de la convergence de notre engagement à agir dans la société pour en améliorer les règles de fonctionnement et surtout pour y faire triompher la solidarité que menacent chaque jour l'égoïsme, la compétition débridée, la gloutonnerie matériel et la vacuité spirituelle.
Dans un monde où la nécessaire compétition n'a plus d'autres finalités que la mise à mort des plus faibles et l'engraissement continu et sans limite des plus forts, en cette période où le producteur s'appauvrit alors que le spéculateur financier et commercial s'enrichit, il est heureux de découvrir des femmes et des hommes qui ne recherchent pas seulement l'accumulation et l'exhibition des seuls biens matériels mais oeuvrent pour la promotion de valeurs qui distinguent l'espèce humaine des autres êtres vivants.
Nous sommes donc heureux de pouvoir dialoguer avec vous, dans la reconnaissance et le respect par conséquent des différences, afin de découvrir ce qui nous empêche d'emprunter les chemins du progrès et ce qui nous ramène toujours• à la case de départ chaque fois que nous pensons avoir pris l'envol.
Merci donc de venir nous aider, par vos messages et vos suggestions, à revisiter notre propre parcours afin de mieux contribuer, à vos côtés, à la définition et à la promotion d'une nouvelle politique que nos populations appellent de leurs vœux.
Camarades congressistes et chers amis,
Depuis notre dernier congrès, bien des évènements ont façonné le contexte dans lequel nous avons évolué, tant au plan international que national. Parmi les plus marquants, nous voudrions retenir les questions relatives à la sécurité qui ont acquis une nouvelle dimension depuis l'attaque terroriste du Il septembre 2001 aux Etats Unis. Cet évènement, d'une gravité extrême, a malheureusement servi parfois de prétexte à l'interventionnisme de plus en plus marqué des grandes puissances et mis à mal le développement économique de bien des Etats à travers le monde. L'occupation de l'Irak en est un exemple.
Durant la même période, nous notons des progrès sensibles dans le renforcement de la coopération entre les pays développés qui ont réussi à éliminer les foyers de tension qui les opposaient au siècle passé. De ce point de vue, la construction de l'Europe constitue un évènement majeur qui façonne l'espace planétaire et modifie de façon profonde la géopolitique mondiale. '
Un nouvel ordre mondial s'établit sous nos yeux. De gré ou de force, tous les pays du monde participent à une gouvernance planétaire, les uns l'orientant en fonction de leurs intérêts et les autres la subissant sans réaction comme l'actuelle crise financière le confirme. Dans ce contexte, l'Afrique ne donne malheureusement que de très faibles signaux d'une prise de conscience qui ouvrirait de réelles perspectives de développement.
Plus particulièrement dans notre sous région, chaque pays s'enferme dans ses frontières et croit pouvoir trouver des solutions à ses difficultés. La salutaire intégration politique n'est nullement à l'ordre du jour des débats politiques alors qu'elle seule peut nous ouvrir les portes du développement dans ce monde dominé par de grands ensembles économiques et politiques.
Dans notre pays, la situation actuelle n'est donc pas une fatalité mais le résultat de l'action des animateurs de la vie publique que nous sommes. Ces dernières décennies, notre peuple a poursuivi ses efforts pour sortir de la pauvreté et recouvrir sa dignité. Il n'a pu bénéficier du soutien de tous ceux à qui il a tant donné. Certains d'entre eux l'ont accompagné. D'autres, au contraire s'allièrent à ses pires exploiteurs pour continuer à le dépouiller de ses richesses.
Pour notre part, nous espérions l'aider à mieux orienter son combat par nos choix lors des élections présidentielles de 2006, des élections législatives de 2007 et des élections communales commencées en mars 2008 et dont nul ne peut prédire la date d'achèvement. Ce fut la raison de notre mobilisation au cours de ces échéances. Ce fut la raison des choix politiques et tactiques que nous avions opérés afin de doter notre pays d'institutions crédibles qui garantissent la pérennité et le renforcement de la démocratie.
Les alliances que nous avions conclues avec d'autres forces politiques et sociales nous ont permis d'atteindre certains de nos objectifs. Il en a été ainsi de notre opposition à une révision de la Constitution, de notre volonté de constituer un groupe politique déterminant à l'Assemblée nationale et de notre souhait de sauvegarder l'autonomie politique et de gestion des plus grandes villes par rapport au pouvoir central.
Ces victoires ne sauraient cependant masquer notre erreur d'appréciation lors du second tour des élections présidentielles en 2006. Alors que nous pensions ouvrir de nouvelles perspectives à notre pays à travers la signature d'un accord politique engageant, nous n'avons pu rien faire d'autres que de réserver ce précieux document aux générations futures en l'envoyant aux archives. Cet exercice nous a cependant instruis quant aux dispositions à prendre pour un partenariat politique crédible.
A présent, nous connaissons mieux les limites des accords conclus dans la précipitation avec des candidats en quête de suffrage et prêts à toutes les reptations qu'appelle la dernière marche du pouvoir.
Nous connaissons la fugacité des programmes de campagne et leur opportunisme en ce qu'ils sont destinés à séduire l'électeur et non à servir de guide de l'action.
D'expérience, nombre de nos concitoyens savent maintenant que s'agglutiner autour d'une personnalité solitaire et s'ingénier à décliner sa vision solitaire conduit à l'impasse.
Nous savons maintenant l'utilité des partis politiques dans la définition et la conduite d'une politique cohérente de développement et dans la constitution d'équipes soudées et solidaires comme aux Etats-Unis et au Ghana.
Nous reconnaissons maintenant la nécessité d'utiliser les partis politiques pour former nos futurs dirigeants afin de les armer contre l'ivresse du pouvoir et les préparer aux exigences de son exercice démocratique.
Nous savons maintenant que les grandes nations ont eu raison d'asseoir la démocratie sur des institutions solides, indépendantes de tous les pouvoirs et garantes de la stabilité des textes fondamentaux et des règles du jeu démocratique.
C'est parce que nous partageons ces enseignements avec d'autres formations politiques que nous nous sommes engagé avec elles dans l'aventure d'édification d'une puissante force de gouvernement. Membre du groupe G et F, le Parti Social Démocrate participe avec enthousiasme à cette initiative pleine de promesses. Il analyse en toute lucidité les difficultés qui surgissent sur ce parcours avec la conviction que ce groupe et ses composantes recèlent les ressources nécessaires à leur résolution.
Fort des expériences vécues, le Parti Social Démocrate se réjouit de l'ampleur des débats en cours au sein du groupe et qui dessinent progressivement les contours d'un programme d'action et en précisent les conditions de réalisation. C'est autour de ce programme que se réalisera le rassemblement et non autour d'un homme providentiel. C'est la capacité de l'un d'entre nous à animer le groupe et à traduire ses aspirations qui en fera son candidat aux élections présidentielles et son porte drapeau.
En 2011, nous solliciterons le peuple pour qu'il confie le pouvoir non à un homme solitaire mais à une équipe. Nous nous engagerons sur un Programme porté par un groupe qui en garantit la pérennité et non sur une vision dont l'application dépend de l'humeur de son unique géniteur. L'important demeure notre commune volonté d'asseoir notre collaboration sur des bases claires qui évitent les errements dont nous sommes hélas témoins depuis quelques années de part du Pouvoir actuel.
Une telle démarche s'impose d'autant plus que celles et ceux que nous avions invité à soutenir l'actuel Chef de l'Etat nous interrogent sur les engagements pris. A juste titre, ils nous rendent responsables des dérives politiques actuelles, de la gestion hasardeuse du pays, des incessantes fuites en avant avec leurs conséquences sur leur vie. Pendant ce temps, c'est la campagne électorale, ouverte de façon précoce le 6 avril 2006, qui inspire toutes les actions du gouvernement. Le Chef de l'Etat en vient même à raccourcir son mandat par la présentation chaque jour du bilan achevé de ses quarante mois de gestion et à ne s'intéresser qu'au prochain quinquennat. Ecoutez les discours, observez les visites de terrain, soyez attentifs à la soudaine sollicitude des dirigeants généreux envers les populations: quand vous voyez ces signes, sachez que l'évènement approche.
Camarades congressistes et chers amis,
Notre combat ne s'arrêtera pas en 2011. Ceux qui n'ont que des visées électorales ont déjà déserté nos rangs. Mercenaires politiques et chercheurs de trésor, ils sont partis offrir leur service au Pouvoir qui les utilise à de basses besognes en attendant de trouver mieux. Déçus de n'avoir pas amassé des biens à la hauteur et à la vitesse de leur appétit vorace, ils animent un vacarme médiatique nécessaire à leur survie. Nous n'avons donc• pas perdu des militants mais nous nous sommes épurés de ceux qui ne partageaient pas les mêmes ambitions que nous. Nous avons gagné en cohésion, en militantisme et en engagement sincère pour le bonheur des populations.
Aussi voudrions-nous lancer un appel à la jeunesse pour qu'elle nous rejoigne dans notre démarche novatrice pour l'émergence des leaders politiques de demain. Les G. et F. offrent à tout un chacun l'opportunité de participer à une œuvre de modernisation de l'activité politique, de rénovation du débat politique et de régénération de la classe politique. Quoi de plus exaltant qu'un engagement désintéressé au service des valeurs de solidarité, d'intégrité et de dévouement à la cause du peuple.
A l’issue de ce congrès, chaque militant du Parti Social Démocrate doit organiser, dans son entourage, une active campagne d'explication de notre programme politique et des conclusions de nos travaux. Elargir les bases du Parti constitue désormais le principal critère d'évaluation de notre engagement. Peu importe le moment de notre adhésion au Parti car l'ancienneté ne saurait servir de base à l'appréciation de nos performances politiques.
Camarades congressistes et chers amis,
Nous pouvons redonner l'espoir perdu à notre peuple.
Nous en avons la capacité et les moyens.
Nous en avons la volonté.
Nul doute que la victoire sera à nous.
Je déclare ouvert le deuxième congrès ordinaire du Parti Social Démocrate.
Vive le Parti Social Démocrate.
Vive les G. et F.
Vive l’Internationale Socialiste.
Vive le Bénin.